Ecrivain cherche dessinateur

Bonjour à toutes et à tous,

 

Je prends aujourd’hui ma plume et mon bâton de pèlerin pour me mettre en quête d’un oiseau rare : un dessinateur voulant m’accompagner dans la belle aventure d’une création nouvelle. Pour me présenter rapidement, disons que je suis écrivain de polars (« Toute cette Haine » a été publié l’an dernier chez Ravet Anceau, la suite arrive en mai), d’inspiration plutôt noire et violente (J. Connoly, C. Carr, D. Lehane,…). Fan de comics depuis toujours (et notamment des Batman de Scott Snyder), et de bande dessinée « européenne » plus récemment, je caresse aujourd’hui le rêve de lancer un nouveau  projet, que je veux ambitieux, sinon novateur : un authentique polar, nerveux, prenant, adulte, violent, basé sur un scénario original (et non une adaptation, comme cela se fait beaucoup en ce moment). De mon côté, je compte apporter ma créativité, mon expérience de « faiseur d’histoire », m’engageant à mettre dans l’écriture du script la rigueur et l’enthousiasme que je mets à l’écriture d’un roman. J’apporte actuellement ma modeste contribution scénaristique à une série de comics en ligne en lien avec l’univers de l’excellent jeu de cartes en ligne « Urban Rivals », pour le plaisir, bien sûr, mais également pour découvrir et apprendre le travail avec un illustrateur, ainsi que les fondamentaux de l’écriture particulière que nécessite le rythme de la BD.

 

Cependant, je ne souhaite pas travailler à deux fois 2 mains, mais bien à 4. C’est pour cela que je rechigne, dès maintenant, à rédiger un scénario fini, avec lequel je prospecterai à la recherche de la personne la plus à même de le mettre en image. Je voudrais, dans la mesure du possible, que notre collaboration puisse démarrer le plus en amont possible, pour que l’empreinte de l’illustrateur soit présente dès la mise en place des personnages et de l’intrigue. J’ai cependant bien conscience que s’engager dans un tel projet sans rien connaitre des talents et idées de l’autre est trop aventureux, et que l’échange serait injuste, parce que, de votre côté, vous me montreriez vos travaux, alors que du mien, je ne pourrais que vous encourager à lire mes romans, ce qui est quand même bien plus contraignant quand il s’agit de simplement se faire une idée du talent d’un quidam. Vous pouvez bien entendu me googliser, les critiques sont plutôt bonnes, ou regarder mes ventes en librairie, qui sont flatteuses, mais bon, reconnaissons le, ça ne va pas très loin, tout ça, et c’est quand même très peu parlant.

 

C’est pourquoi je vous propose une autre démarche : je vous adresse deux pitchs, chacun assortis d’un premier chapitre romancé. Le but n’est pas de rédiger de cette manière tout le scénario (l’exercice risque, à un moment, de me faire sortir du rythme nécessaire de la BD, et de se transformer en adaptation, ce qui n’est pas le but), mais plus de vous montrer l’ambiance que j’envisage pour ces projets. Il n’y a bien sûr ni développement de l’intrigue, ni même de référence à ce que sera la suite. Ca, c’est dans le pitch, en partie, et dans ma tête (et un peu dans la votre).

 

 

Pourquoi 2 pitchs, si différents, un polar historique, à la mode de l’ « Aliéniste », et une uchronie ultraviolente dans une Gotham City revisitée ? Parce que ces deux projets me tiennent à cœur, se feront, d’une façon ou d’une autre, un jour, sous forme de BD, de roman, de jeux vidéo ou d’histoire à suivre, que sais-je. Mais je pense que ces deux idées possèdent en elles un potentiel graphique et scénaristique très important, pour un ou plusieurs albums, selon l’ampleur de notre ambition. Je n’ai pas de préférence particulière, cela correspond à des univers que j’ai envie d’explorer. Alors, si un dessinateur se sent de m’accompagner dans une de ces aventures, et que, bien entendu, j’aime son style, sa démarche, ses idées et son univers, je vous incite très fortement à me contacter, pour discuter de tout cela, et de bien plus. Qui sait, le résultat final sera même peut-être quelque chose n’ayant rien à voir avec ces deux propositions. L’avenir et les arcanes de l’inspiration et de la création sont parfois de sacrées farceuses.

Wazemmes, 1853,

 (pour les dessinateurs non-lillios, car je sais que cela existe, Wazemmes est un quartier emblématique de Lille).

 

Napoléon III annonce sa venue à Lille, pour une visite censée honorer le patrimoine et  la richesse industriels de la capitale des Flandres. La ville se modernise, grandit, s’équipe. A Wazemmes, les troquets se remplissent, les salles de spectacles résonnent des chants de Desrousseaux, la grande église de brique de la Place de la Bonne Aventure pousse, les orphelins investissent le chantier, comme terrain de jeu, ou comme abri contre les dangers de la nuit.

Et les notables s’inquiètent. Des meurtres violents, sauvages, les visent. Qui peut bien s’en prendre à eux, eux qui font prospérer la cité, qui assurent l’activité et le développement de l’économie locale ? A quelques jours de la visite de l‘Empereur, les rues mal éclairées de Wazemmes peuvent-elles devenir une zone  de non-droit ?

Loin de toutes ces préoccupations, Augustin Bonnet, jeune oisif des classes aisées de la bourgeoisie des filatures, travaille avec application son rôle d’ardent journaliste tout acquis aux nouvelles idées socialistes qui foisonnent dans les bistrots de la bourgade wazemmoise  qui prépare son annexion à la commune de Lille. A l’ « Abeille Lilloise », associé à la belle Danièle, illustratrice talentueuse et frondeuse, il se gausse de ses semblables et croque les travers de la bourgeoisie avec une mauvaise foi qui n’a d’égale que sa mauvaise conscience de classe.

 

 

Sa fougue juvénile et ses désirs d’évasion, associés à un idéalisme un peu naïf, va cependant le lancer sur la piste d’un complot sordide, où il sera autant traqueur que traqué. Les fantasmes d’Augustin, ses rêves d’aventures et d’envolées politiques romantiques vont peu à peu se dissoudre dans l’horreur d’une tragédie sanglante, loin de la poésie révolutionnaire à laquelle il aspirait.

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Hope City

Hope City : fantasme urbain né du cerveau dérangé d'un faux visionnaire ? Idée séduisante, mort-née dans un déluge de violence ? Réponse simpliste, populiste et fachiste à une époque de maux inextricables ? Triomphe de l'idéal grégaire sécuritaire sur les fondamentaux humanistes et rationnels ?

En 2020, Samuel Logan, riche entrepreneur mégalomane, décide de créer une ville nouvelle, qu'il baptise tout naturellement Hope City, en plein cœur des USA. Grâce de sa fortune colossale, et avec l'aide d'amis tout aussi fous que lui, il construit et dépense sans compter. Il peuple sa création à grand coup d'offres promotionnelles, de prix cassés, attire les entreprises et les emplois en déréglementant tout. Et surtout, il instaure sa vision politique, celle d'un pouvoir décomplexé, débarrassé des lourdeurs administratives et logistiques des organes de contrôle, des lois de protection de l'individu. Il supprime une grande parie des organes judiciaires classiques, donne les pleins pouvoirs à la police, autorise les perquisitions sans mandat, les arrestations sans motif évident, les incarcérations sans garde à vue. Des « comités de sécurité », créés dans chaque quartier de la ville, constitués de citoyens et chapeautés par les policiers eux-mêmes, sont constitués à la manière de tribunaux populaires.

 

Débordés par la situation intérieure et extérieure de leur pays, les autorités américaines ne parviennent pas à faire obstacle à ce projet, et abdiquent assez rapidement devant la puissance financière et l'enthousiasme carnassier de Logan, qui parvient à faire déclarer la région de sa ville « zone de droit spécial ». Le FBI et les instances fédérales ne sont plus admises à intervenir dans les affaires municipales de Hope City qui devient, petit à petit, une zone autonome, jouissant de ses propres lois et de sa propre économie.

 

30 ans plus tard, l'expérience a fait long feu. La plupart des entreprises criminelles de la planète ont senti l'opportunité que pouvait constituer un tel endroit sur la planète. L'argent entraînant le pouvoir, de monstrueux réseaux souterrains ont été constitués. La main d'œuvre bon marché a afflué, les individus aux casiers les plus chargés du pays y ont vu une occasion de se refaire une virginité. Les pouvoirs publics ont commencé par voir d'un bon œil l'arrivée massive de capitaux, d'entreprises plus ou moins honnêtes, mais séduisantes et florissantes. La police reçut rapidement l'ordre d'assurer la sécurité dans les rues, un peu moins dans les affaires. Le marché parallèle explosa, pour satisfaire cette nouvelle population. De secondaire, ce marché devint naturellement principal. Les hommes derrière les réseaux de drogue, prostitution, trafics divers, devinrent rapidement immensément riches et puissants, s'offrant les services des policiers eux-mêmes. La corruption gangrena tous les étages du pouvoir établi. Ces puissants trafiquants prirent petit à petit le contrôle de la ville, se divisant cette dernière en grands quartiers, recréant une organisation clanique territoriale rappelant les grandes villes du XIXème siècle.

 

Hope City est aujourd'hui devenue la ville la plus dangereuse du monde, et la plaque tournante des plus gros trafics de la planète. Les héritiers de Logan sont devenus de simples pantins, assurant la représentation de la ville à l'extérieur, et simulant un erzatz d'organisation interne. La police, elle, n'est plus une institution publique organisée, mais un clan parmi d'autres. Certains agents, mus par une soif de justice, ou simplement une furieuse envie d'en découdre, continuent d'arpenter les rues pour assurer, au péril de leur vie un semblant de sécurité et de stabilité dans l'équilibre très précaire de la ville. Les autres occupent plus le rôle de miliciens privés armés par les fonds publics, monnayant leurs services aux mafieux les plus généreux.

 

 

Quelques hommes, cependant essaient de maintenir un peu d'espoir, ou en tous cas, de raisons de continuer à vivre à Hope City. Ainsi, le lieutenant Bloomhart a réussi à nettoyer plus ou moins son unité d'intervention spéciale, au sein du HCPD, et à en faire une des dernières forces réellement efficaces, ou en tous cas actives, contre le pouvoir des chefs de clan. C'est cette unité, dans laquelle l'espérance de vie dépasse rarement les 5 années d'engagement, qui accueille aujourd'hui Caleb Mc Kay, jeune recrue venue tout droit des quartiers difficiles de Détroit.

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